Il y a des mois qui passent sans un mot sur elle. Elle n’a jamais existé sinon dans la mémoire des autres. On se dit : il n’y a plus rien à ajouter. Elle était là, elle est partie. Il suffit de vivre sans elle.
Il y a du temps qui passe et des mots qui se perdent. On ne consigne plus les souvenirs infinis qui continuent à surgir. Il y a d’autres femmes qui arrivent et qui partent. Des insultes ravalées jusqu’aux larmes nocturnes. Il y a tous les efforts pour ne penser à personne, il y a des nuits d’insomnie où l’amour déborde. Des mots répétés, ajoutés, trafiqués, des bandes passées et repassées jusqu’à l’épuisement.
Pire que tout : le vide sur les pages. On ne construira rien avec ce récit de femme morte, comme on ne bâtit rien avec ceux des vivantes. C’est tout. Faire une croix et changer les espoirs.
Il faut croire. À notre insu, des histoires s’écrivent d’elles-mêmes.
lundi 13 juillet 2009
sans mots
je suis une femme sans courage
devant toi, les mots s’étouffent
j’ai besoin d’eau
mes lèvres collent, les commissures
ta bouche : un mirage
tes yeux se lèvent
d’abord les cils, puis la couleur
du gazon arraché entre les doigts
j’ai détourné le regard
je suis une femme analphabète
devant toi, les mots s’étouffent
j’ai besoin d’eau
mes lèvres collent, les commissures
ta bouche : un mirage
tes yeux se lèvent
d’abord les cils, puis la couleur
du gazon arraché entre les doigts
j’ai détourné le regard
je suis une femme analphabète
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