jeudi 24 septembre 2009

Résistance

Au réveil, sa main encore glissée entre nos cuisses. Elle dort. Au creux du ventre, les monarques s’affolent. Les jours s’accumulent au bout de nos doigts. Huit, neuf, dix depuis que les regards se sont happés.
Mille inconnus entre nous. Même son odeur n’a pas fait son nid au creux des jours d’absence. On ne sait ni sa date de naissance ni ses fleurs favorites ni ses rides ni ses peurs.
On ne sait pas encore dormir avec elle contre nous.
On n’a rien dit de l’existence de la femme pendue. Pour la première fois, on a gardé secrète l’histoire de l’enfance. Il n’y a pas d’urgence; elle n’est pas partie pendant l’assoupissement.
On ne veut pas dire. On ne veut pas effrayer. On continue à pousser loin au bout de nos bras le cadavre suffoqué. On ferme les yeux en serrant les paupières.
Un jour, on dira.
Un jour, on apprendra qu’elle aussi a déjà été une enfant.

1 commentaire:

Noémie a dit…

ça, c'était lundi passé.