samedi 4 octobre 2008

10. rien

je ne sais rien
ni de toi ni
de moi

j’aimerais savoir j’aimerais
que tu saches
qu’on se le dise ce qu’on sait

je ne sais rien de moi
face à toi
mais je tremble

j’invente






j’invente tes yeux
j’invente ta bouche
et tes épaules et ton sexe et tes mains
j’invente tout
nous deux


mais tu ne sais rien

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh! Comme c'est joli...

anne-marie a dit…

Oh! MH! Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir!
C'est quelque chose qui est tellement près de moi, l'invention de l'autre...
amxx

Anonyme a dit…

J'aime la poésie que tu écris. Ça me donne envie d'écrire des mots, simplement les bons.

Ce que tu décris dans ce poème me touche. coeur

jeremy .Z

Anonyme a dit…

j'ai envie de te faire une suggestion, pas pour ce texte-ci, mais pour un prochain poème qui pourrait répondre à celui-ci peut-être, qui sait...

que ce passerait-il si le "je", au lieu d'inventer à l'insu de l'autre, essayait de construire des images à partir du regard que l'autre lui renvoie ?
spontanément, c'est la situation que j'ai imaginée en lisant ton texte...

anne-marie a dit…

Wow! Jeremy Z., merci mille fois! Ça me touche énormément! Si je peux donner cette envie, ça fait déjà une merveilleuse réussite, ça! Et alors on se sent un peu moins seule...

anne-marie a dit…

Émilie... quelle belle question! Disons... je ne sais pas ce qui se passerait. C'est une situation qui me semble tellement étrangère. Je pense seulement que ce poème est construit de l'absence de ce regard, précisément, et que c'est cette absence qui motive l'écriture, qui se situe ici dans l'image vide et le fantasme. Seulement... oui, l'autre pourrait bien exister, en chair et en os. Ou en invention. Alors ça donnerait autre chose.
Mais on peut toujours connaître une personne et ne rien savoir d'elle. Ce regard, qu'elle nous renvoit, n'est-ce pas justement nous qui le lui supposons?
Je continue à réfléchir et t'en reparle!