lundi 18 mai 2009

Nuance

Un jour, une rédemption. Un visage aperçu qui ne portait rien d’elle.
Il reste donc des femmes qui vivent hors de la mémoire.
On aime le visage, on s’y attache, y revient, on le peint. Il y a quelque chose dans ce visage qui n’appartient qu’à nous. Il y a tout ce qui n’existait pas encore : l’amour d’une femme, le désir, les lèvres rouges.
Il y a tout ce que la femme pendue ne saura jamais de nous. Et nous inventons sans elle, avec jouissance, une histoire hors de l’enfance.
Entre le visage aimé et nous : un abîme de fêlures. Des heures et des heures à raconter, à découvrir, à déterrer, à ensevelir. Des efforts pour cacher, pour savoir, pour se taire, pour parler.
Ça dure. Un temps variable. Il y a des épiphanies et des goûts amers.
Parfois, ça s’essouffle et il n’y a rien à faire.
Un jour, on pense : les images accélérées ne sont plus les mêmes.
Et les traits se mélangent.

2 commentaires:

michaël a dit…

héééééé anne-marie! ça roule?

très bonne idée, l'abécédaire...

mh a dit…

très visuel...j'aime!