mardi 22 juin 2010

Taire

On a dit la surface de l’histoire. Elle ne s’est pas enfuie.
On n’a pas dit les détails. On n’a pas dit les sensations. L’essentiel : les dates, les noms, les faits.
Le reste viendra. À l’aurore de la nuit, on raconte, bribe par bribe, des éclairs de mémoire.
Ses paroles s’entremêlent aux nôtres. Ensemble, on jouit des révélations au compte-goutte. L’impression de préserver le début pour retarder la fin.
Chacune s’invente une image. Il y a des photos, des gens, des récits.
Il y a toutes les peurs qu’on ne dit pas et qui s’inscrivent dans les gestes.
Les regards suffisent. C’est l’histoire de nous qui s’installe, au travers des paroles inutiles.

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