mardi 17 février 2009

Équilibre

On ne perçoit d’abord que l’immobilité.
Les yeux fixés sur l’impossible, le regard s’habitue à la noirceur des portes closes. Peu à peu, on invente un mouvement pour habiter le corps. On croit que les mains ont voulu arracher l’étau. Se convainc d’un instant de sublime arrivé trop tard, quand la fin explosait en renaissance.
Lorsque les yeux dévient, on découvre une lettre clouée au sol. Il n’existe ni sang ni larmes pour brouiller les aveux. Tout est là, écrit à même la chair de la détresse. On reste seul devant l’évidence. Les mots nient les hypothèses d’épiphanie.
Derrière soi, on devine une présence. Le regard reste happé par la déroute.
On ne sent rien du mouvement de pendule qui nous envahit.
Il faut du temps pour sentir la chaleur de la main posée sur son épaule.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je ne sais pas comment le dire autrement, mais "je le sens vibrer, à l'intérieur" celui-là, ce texte-là. vraiment j'adore.

Anonyme a dit…

anonyme était moi, oups... accrocher un piton quelconque, ché pô trop là...

anne-marie a dit…

:-)
ha merci! Maudit que ça me fait plaisir! Je ne saurais dire ce qui pourrait faire vibrer... et ose souhaiter que chaque lecteur puise avoir un texte dans la suite qui les fasse vibrer plus que les autres!
Et je ne peux passer sous silence le fait que ton anonymat me rappelle notre correspondance pendant mon premier voyage en France! ;-)
Am xxxx

anne-marie a dit…

oupidou... puise = puisse