Il n’y a pas de mot pour remplacer son nom.
C’était elle, cette femme pendue.
De jour, elle plane, vautour ou étoile, sur Montréal. La nuit, elle regagne peut-être ses arbres.
C’est toujours elle, L., et on ne sait pas pourquoi taire son nom. Quelque chose du rituel qui refuse le mausolée.
Elle. Son visage gratté dans la mémoire. Effacés : son odeur, sa voix, ses mots. Seule l’absence ne disparaît jamais.
Un jour, elle s’est réveillée. A attendu d’être seule. A posé une lettre dans l’entrée. A volé la ceinture du père. L’a nouée dans le garde-robe de notre chambre. A installé une chaise. A passé sa tête dans le nœud coulant. A poussé la chaise avec ses pieds. A suffoqué. Est morte.
On peut inventer tous les gestes.
On ne saura jamais ce qu’elle a pensé.
Parfois, on interroge le ciel ou les arbres.
samedi 18 avril 2009
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