vendredi 8 février 2008

1. j'aimerais

j’aimerais seulement qu’un matin – demain peut-être – on ouvre en même temps les yeux et qu’on se cherche du regard avec un sourire au coin des lèvres, que tous les soirs tu sonnes à ma porte à l’exact instant où je prononçais ton nom en serrant mon oreiller contre mon corps

tu me dirais « je sais que ça ne se fait pas », qu’il ne fallait pas oser, « on n’invente pas comme ça une histoire d’amour », tu ajouterais que tu ne veux pas t’imposer à moi et que tu pourrais comprendre que je sois avec une autre, tu dirais que tu regrettes d’être venue; tu attendrais que j’approuve en me regardant dans les yeux avec quelques détournements du regard en te mordant la lèvre inférieure

je te laisserais parler, esquisserais un sourire, et quand tu aurais épuisé tes excuses préparées dans le métro en venant ici, je te dirais de monter, que ça me fait plaisir que tu sois là et que justement aujourd’hui j’ai pensé à toi, je te dirais peut-être que j’ai rêvé de toi pour la première fois, dans une histoire surréaliste de survols de continents, te confierais que dans mes rêves, je vole comme on nage dans l’eau parce que je ne connais pas autre chose

tu monterais l’escalier et je m’excuserais du désordre et des chaussures qui traînent, tu enlèverais tes bottes et entrerais dans l’appartement, verrais du premier regard mon lit défait, les draps mauves et en bataille, l’oreiller vertical qui était ton corps et tu dirais : « je t’ai réveillée »

moi : « je ne dormais pas encore »

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