Sur « Musil » dans Le livre à venir,
Maurice Blanchot[1]
Dans un court essai précédent, le Petit manifeste pour une reconnaissance de l’écrivain, écrit suite à ma lecture des extraits de textes de Borges, j’ai réclamé la reconnaissance du travail de l’écrivain. Ce que j’ai voulu mettre en lumière dans ce court texte est le fait qu’il ne soit pas donné à tous d’écrire, et qu’il s’agit d’un travail, acharné, d’un domaine d’études, mais aussi d’un regard posé sur le monde avec une sensibilité particulière, qui n’est pas la même que celle, par exemple, de l’architecte ou du mathématicien. Il me semble que le texte de Blanchot sur Musil publié dans Le livre à venir présente l’auteur dont il est question précisément comme un homme ayant travaillé dur, tout au long de sa vie, pour produire une œuvre, L’homme sans qualités. Intéressant, ce rapport à la notoriété publique que soulève Blanchot, alors qu’il traite d’un homme dont la gloire a été faite après sa mort, grâce aux forces combinées de son épouse Marthe et d’un « ami dévoué »[2]. Mais ce qui attire principalement mon attention est ce passage où Blanchot cite une note de Musil : « Tirer une technique de mon impuissance à décrire la durée »[3].
Dans un court essai précédent, le Petit manifeste pour une reconnaissance de l’écrivain, écrit suite à ma lecture des extraits de textes de Borges, j’ai réclamé la reconnaissance du travail de l’écrivain. Ce que j’ai voulu mettre en lumière dans ce court texte est le fait qu’il ne soit pas donné à tous d’écrire, et qu’il s’agit d’un travail, acharné, d’un domaine d’études, mais aussi d’un regard posé sur le monde avec une sensibilité particulière, qui n’est pas la même que celle, par exemple, de l’architecte ou du mathématicien. Il me semble que le texte de Blanchot sur Musil publié dans Le livre à venir présente l’auteur dont il est question précisément comme un homme ayant travaillé dur, tout au long de sa vie, pour produire une œuvre, L’homme sans qualités. Intéressant, ce rapport à la notoriété publique que soulève Blanchot, alors qu’il traite d’un homme dont la gloire a été faite après sa mort, grâce aux forces combinées de son épouse Marthe et d’un « ami dévoué »[2]. Mais ce qui attire principalement mon attention est ce passage où Blanchot cite une note de Musil : « Tirer une technique de mon impuissance à décrire la durée »[3].
Cette phrase de Musil me semble bien exprimer ce que peut être le travail de l’écrivain. En effet, il me semble primordial que celui-ci veille à rester vigilant face à son propre travail créateur, cherchant sans cesse ses failles, ses lacunes. Mais il ne suffit pas de savoir quelles sont nos propres difficultés, mais bien de parvenir à en tirer profit, à faire en sorte que de ces faiblesses dans notre écriture puisse ressortir une force. Il n’est certes pas chose simple que de parvenir à, d’abord, accepter que nous ayons des faiblesses (mais, franchement, c’est inévitable!), puis, à cerner de quelles lacunes il s’agit. Je ne sais pas précisément comment tirer profit de ces difficultés (les façons d’en tirer profit ne seraient-elles pas toutes aussi diverses que les types de lacunes?). Peut-être de la même façon qu’on peut parvenir à tirer profit de l’autocensure, comme nous l’avons vu plus tôt dans la session, en tentant de trouver des avenues détournées pour parvenir à nos fins.
Je crois qu’une grande partie du travail de l’écrivain se trouve là, bien plus que dans une recherche de nos forces, dans une compréhension de ce qui nous rend la tâche difficile.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire